De l'origine d'Al Azif
Mercredi 25 Avril 2007 à 00h48 [ édité Mercredi 25 Avril 2007 ]
Un truc à ajouter ?
[1253] Bien que Saint-Pierre-Azif soit une commune du département du Calvados, dans la région Basse-Normandie, en France( source ), on peut se poser la question de l’origine du terme Azif dans la « demonographie » lovecraftienne. En arabe littéraire, le terme al-ma’azif désigne les instruments de musique. Al-Qutubi rapporte d’al-Djawhari que le terme désigne le chant. Mais dans les Sihah, il désigne tous les instruments de musique. On dit aussi, et surtout, qu’il désigne le son produit par ces instruments. Dans les Hawashi de Dimyati on lit : « Les ma’azif sont les tambours et d’autres instruments de batterie. On l’applique aussi aux chants et à tout jeu ». Dans ses Fatawa, 11/569, Cheikh al-islam, dit : « Sachez qu’aux cours des trois siècles préférés, il n’existait ni au Hidjaz, ni en Syrie, ni au Yemen, ni en Egypte, ni au Maghreb, ni en Iraq ni au Khourassan des hommes de religion, de piété, d’ascèse et de dévotion qui se réunissaient pour écouter de la musique accompagnés de battements de duff, de bouts de bois et d’applaudissement. Cela n’arriva que vers la fin du deuxième centenaire. Quand les imams le constatèrent, ils l’interdirent » (Source) Lovecraft, lui, désigne sous le terme Al Azif, outre le nom original de l’ouvrage de l’arabe dément Abdul Azred, celui donné au bourdonnement des insectes entendu dans le désert, et qui est attribué aux Djinns. Nous noterons toutefois que Lovecraft ne fait cette mention que dans l’Histoire du Nécronomicon. De cette docte assurance dérivent plusieurs interprétations : Al Azif peut aussi être nommé « Kitab (le Livre) Al Azif », et traduit par : « Le livre du Musicien » (source) ou « Le livre des hurlements des démons » (source). On trouve encore Azif peut être compris comme « le cri que fait une nuée de sauterelles, et qui serait en fait le cri du Diable. » (source) C’est dans « Vathek » de William Beckford, qu’on retrouve ce qui a très certainement tenu lieu d’inspiration pour Lovecraft : « Enfin, les clairons et les trompettes donnèrent, du sommet de la tour, le signal du départ. Quoique parfaitment d’accord, on crut pourtant y remarquer quelques dissonances :c’était Carathis (la mère du sultan Vathek –note) qui chantait des hymnes au Giaour (personnage –démon qui pousse Vathek à la tentation –note), et dont les négresses et les muets faisaient la basse continue. Les bons Musulmans, croyant entendre le bourdonnement des insectes nocturnes qui sont de mauvais présages, supplièrent Vathek d’avoir soin de sa personne sacrée » (Vathek – William BECKFORD – éditions José Corti – collection romantique n°5 -1992, pp.110-111 / ISBN 2-7143-0069-3) Je ne peux que vous conseiller la lecture trépidante et rafraîchissante de Vathek. M’enfin, après tout, vous en faites ce que vous voulez, non ? |
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