Rick et Evie ont maintenant un fils et vivent paisiblement à Londres entre deux expéditions archéologiques. Mais des personnages malfaisants parviennent à retrouver la momie d'Imhotep et le font revenir à la vie...
La momie (1999) a été un énorme succès international, et la compagnie Universal a confié à son réalisateur, Stephen Sommers, un budget très élevé pour en réaliser la séquelle. Il est parvenu à retrouver les mêmes comédiens que dans l'original, même pour des rôles très courts (le pharaon...). Toutefois, de nouveaux acteurs sont venus se joindre au casting, dont Dwayne Johnson, un célèbre catcheur professionnel, dans une courte apparition particulièrement musclée. En à peine deux semaines, Le retour de la momie a déjà été rentabilisé aux USA!
Pourtant, ici, Sommers ne fait plus dans l'équilibre mesuré et dans le savant dosage d'éléments complémentaires. Emporté par son enthousiasme et son amour de l'aventure, il se livre à une stupéfiante surenchère d'énergie, de scène d'action et d'effets spéciaux résolument inédits. Refusant de perdre son temps dans des scènes d'exposition inutilement bavardes, Le retour de la momie nous emporte dès son ouverture dans un prologue dément : des armées de monstres indénombrables et des hordes de barbares combattent aux portes de gigantesques cités antiques. L'histoire part alors pour plus de deux heures dans un sprint absolument dément, grouillant littéralement d'inventions sidérantes, et dont le rythme furieux rappelle les rebondissements ininterrompus de Braindead (1992) de Peter Jackson ou de A toute épreuve (1992) de John Woo. Certes, le spectateur pourra se sentir rapidement largué et certains refuseront de suivre Sommers dans sa frénésie de mouvements et de péripéties. De plus, on ne peut pas nier que quelques (rares) effets spéciaux un peu trop ambitieux ne passent pas très bien, et que certaines séquences (rares aussi) rappelant trop La momie sont un peu embarrassantes. Mais, si on s'accroche et si on apprécie ce genre de spectacle trépidant, Le retour de la momie est du pur jus de bonheur, un véritable concentré d'énergie cinématographique.
On apprécie aussi le charme exotique très hollywoodien de ce Londres nocturne dans lequel on se bagarre à bord d'un bus impérial, ou les magnifiques retranscriptions de monuments tel qu'ils étaient avant d'être engloutis ou modifiés à l'occasion de la création du lac Nasser en 1963 (Abou Simbel et ses colosses à demi-enfouis dans le sable, l'île sacrée de Philae...). Sommers se fait aussi un gros plaisir en nous proposant des splendides séquences de péplum pharaonique, avec notamment un inoubliable duel de princesses égyptiennes. On apprécie encore l'introduction de scènes de jungle extrêmement sympathiques, qui rappellent agréablement Tarzan l'homme singe et King Kong. Le plus impressionnant reste les batailles absolument hallucinantes entre des masses d'hommes-chacals et de guerriers en tout genre: la dernière vague des armées maudites surgissant des dunes est un spectacle incroyable de poésie et de folie, écho étourdissant de la chevauchée furieuse menée par Errol Flynn dans La charge de la brigade légère (1936) de Michael Curtiz.
Enfin, on apprécie Le retour de la momie pour ses comédiens toujours aussi attachants et sympathiques, qu'ils soient bons ou méchants. Les nouveaux venus (le fils, la (formidable!) méchante...) s'insèrent sans difficulté à la troupe des personnages de La momie. La réussite de cette série semble bien due en grande partie à la qualité de son casting homogène, qui refuse de jouer sur la notoriété de comédiens connus. Ici, les vraies stars sont le mythe cinématographique de la momie et les sortilèges de l'Egypte antique.
Sommers réussit donc le pari risqué de donner une suite formidable à un film aussi irréprochable que La momie. Si il est légèrement inégal dans certaines péripéties, son enthousiasme, la splendeur de ses images et son charme font encore de Le retour de la momie une véritable réussite.
Bibliographie consultée
- Mad Movies numéro 129, janvier 2001
- L'écran fantastique numéros 209 (mai 2001) et 210 (juin 2001)