Le Club de l'Enfer culmine au sommet de la colline Montpelier, à seize kilomètres au sud de Dublin. Construite en 1720, cette ruine de bonne taille était à l'origine le pavillon de chasse de William Conolly, le président du parlement irlandais. Après sa mort, la bâtisse est passée aux mains du "Club de l'Enfer", le groupe qui allait lui laisser son nom. Ce club, héritier d'un équivalent anglais alors interdit, avait été fondé à Athy, dans le comté de Kildare, dans les années 1730. Ses cinq fondateurs étaient Richard Parsons le premier comte de Rosse, un peintre plein d'humour appelé James Worsdale, le Colonel Jack St Leger, le Vieux Bagenal et un certain Buck Whaley. Les membres du Club de l'Enfer étaient des libertins et des dandys tapageurs. Ils se réunissaient à la Taverne de l'Aigle sur Dames Street, au centre de la ville. A cause de leur nom, on prétendait qu'ils pratiquaient la magie noire. Cependant, des historiens sérieux reconnaissent que ces racontars avaient un fond de vérité.
Des historiens laissent entendre que les rumeurs sur ce club seraient fondées… avec un nom pareil aussi !
1. Le Club de l'Enfer organisait effectivement des messes noires et des orgies sur la colline Montpelier. Toutefois ses membres n'avaient aucune connaissance du Mythe et ils utilisaient des rites sataniques simplement pour donner du piquant à leurs beuveries paillardes. 2. Le Club de l'Enfer adorait le Grand Ancien Cthugha. Lors de la construction du pavillon de Conolly, un "cairn féerique" avait été brisé. En réalité, c'était un énorme Signe des Anciens érigé en ce lieu il y a des milliers d'années pour emprisonner un essaim de Vampires de Feu. Quand le Club de l'Enfer (qui était en ce temps-là un groupe de débauchés ivrognes) est entré en contact avec ces êtres terrifiants, ses membres ont été séduits par le culte de Cthugha.
Lors d'un rassemblement désormais célèbre à la colline Montpelier, les membres du club ont mis le feu au pavillon alors qu'ils festoyaient à l'intérieur ! La tradition veut qu'ils aient fait un pari pour voir qui survivrait le plus longtemps aux flammes de l'enfer. La tradition se trompe. L'incendie s'est déclaré quand le culte a invoqué leur maître sous les voûtes de pierre du pavillon.
Bien que le club ait disparu au cours des années 1740, les Vampires de Feu sont toujours vivants, et ils sont affamés.3. Le club était une branche d'un culte anglais consacré à Nyarlathotep et interdit par les autorités. En plusieurs occasions, les habitants de la région avaient eu quelques soupçons sur les sombres agissements du club. Une fois, un prêtre errant tomba sur le Club pendant une bacchanale macabre et ils le contraignirent à regarder. Le centre de leur attention était un énorme chat noir. Se libérant de ses ravisseurs, l'ecclésiastique se saisit du félin et prononça un exorcisme qui disloqua littéralement l'animal. Un démon surgit du cadavre et, en s'échappant par le toit, fit choir le plafond sur l'assemblée qui se dispersa en toute hâte. En une autre occasion, on raconte que Tom Conolly de Castletown rencontra le diable sous la forme d'un " homme noir" dans la salle à manger du pavillon.
L'activité du club a cessé après la mort de son fondateur en 1741, mais le culte a continué sous la direction du second comte de Rosse. Puis, c'est avec l'aide de Nyarlathotep que William Parsons, le troisième comte de Rosse construisit en 1845 le "Léviathan de Parsonstown". Cet énorme télescope (démantelé en 1908) est resté le plus grand de sa catégorie jusqu'en 1917. Bien que le climat irlandais soit totalement inadapté à une recherche astronomique sérieuse, Rosse découvrit grâce à cet instrument miraculeux la nature spirale des autres galaxies, la nébuleuse du Crabe et la grande nébuleuse d'Orion. On ignore si ses fils, Laurence, le quatrième comte (un astronome) et Charles (un inventeur britannique décédé en 1931), ont été impliqués dans le culte, qui a aujourd'hui essaimé dans presque tous les pays anglophones.