Un petit garçon, si effrayé par l'obscurité qu'il ne parvient plus à dormir, est placé dans un hôpital. Sa grande sœur fait appel à un ami, qui avait été victime de la même phobie au cours de son enfance, afin de l'aider...
C'est Joseph Harris qui a écrit la première version de l'histoire de Nuitsde terreur, en s'inspirant d'un court-métrage qu'il avaitlui-même réalisé : Tooth fairy (2001). Il envisage au premier abord unfilm à la violence assez graphique, dans le style de Les griffes de la nuit(1985) de Wes Craven ou de L'abominable docteur Phibes (1971) avec VincentPrice. Ce travail de départ est ensuite maintes fois remaniés, jusqu'àcomplètement changer de forme. Jonathan Liebesman, un jeune réalisateursud-africainremarqué grâce à son court-métrage Genesis and catastrophes (2000), est chargé deréaliser ce film. Il envisage alors une oeuvre dans latradition suggestive des classiques de Jacques Tourneur (La féline(1942)...), suivant ainsi la mode lancée par les succès de Sixièmesens (1999) de M. Night Shyamalan, Les autres (2001) d'AlejandroAmenabar... Dans un premier montage, le spectre de Matilda n'apparaissait nettement qu'à la toute findu métrage. Néanmoins, la firme productrice Revolution Studios regrette cechoix, et force Liebesman à revoir sa copie. Le spécialiste des effetsspéciaux Stan Winston (Aliens (1986), Jurassic park (1993)...)est alors recruté. Il crée une nouvelle apparence, bien plus graphique, pourle fantôme, et cette nouvelle version du monstre est incorporée au sein deséquences et de plans en grande partie déjà tournés auparavant. De même lemontage est nettement resserré : prévu initialement pour durer 95 minutes, ilsort en salles dans une version de 85 minutes, génériques inclus. Muni d'unbudget limité, Nuits de terreur, tourné en Australie pour des raisonsd'économie, ne bénéficie pas de star à son casting. Seule Emma Caufield,comédienne récurrente de Buffy, contre les vampires, estrelativement populaire.
A travers la présentation, dans le prologue du film, de la légende de la"Tooth fairy", au moyen d'une voix off commentant des photographiesanciennes, Nuits de terreur évoque déjà clairement les influences d'œuvres populairesdu cinéma fantastique de ces vingt dernières années. On pense bien sûr à Leprojet Blair Witch (1999), pour son spectre de vieille femme persécutantdes enfants. Ou encore, aux aventures de Freddy Krueger (Les griffes de lanuit...), lui aussi lynché parla foule et grand brûlé notoire. Le port d'un masque blanc inquiétant renvoieà des tueurs très célèbres, comme Michael Myers (Halloween (1978) deJohn Carpenter...) ou Jason Voorhees (Vendredi 13 (1980)...). Son mode dedéplacement, entre le saut et le vol, sa force physique et sa brutalité rappellentle monstre de Jeepers creepers (2001)...
Nuits de terreur joue sur une idée vue dans d'autres films récents
- la peur des ténèbres. Les zones ombragées de l'espace sont, au vu des
A la manière de Jeepers Creepers, Nuits de terreur prend délibérémentle parti de changer de ton en plein milieu du film. On passe d'une suggestionsubtile et plutôt efficace, à un enchaînement de séquences d'actionse succédant à un rythme soutenu, suite au massacre dans le commissariat.L'apparence du monstre, jusqu'alors plutôt mystérieuse, est de plus en plusclairement exposée, jusqu'au final dans le phare, rappelant par bien desaspects le dénouement spectaculaire de Le phare de l'angoisse (1999).Hélas, plus l'action devient dense et moins le film sembleintéressant. La caractérisation des personnages est abandonnée en cours deroute, tandis que tout le travail effectué sur l'ambiance semble se perdreirrémédiablement, de façon frustrante.
La fin de Nuits de terreur laisse donc sur une impression un peudécevante, qui n'efface pourtant pas les satisfactions apportées au spectateurpar sa première moitié. Certes, il ne s'agit pas d'une oeuvre très originale,mais c'est pourtant un agréable divertissement pour les amateursd'épouvante. Tourné pour un budget très modique (11 millions de dollars), ils'avèrera une affaire assez rentable pour ses producteurs sur le marchéaméricain. En France, il est distribué, sans beaucoup de conviction, unesemaine avant la fête du cinéma et subit un accueil partagé. Si la presse decinéma fantastique est plutôt favorable, les critiques généralistes ledémolissent impitoyablement.
Bibliographie consultée :