Huit petits extra-terrestres monstrueux et très dangereux, les Krits, parviennent à échapper à la vigilance de leurs gardiens et se réfugient sur Terre. Ces criminels intergalactiques atterrissent en pleine campagne, près de la ferme des Brown...
Critters est la première réalisation de Stephen Herek Il enchaîna ensuite surune comédie adolescente fantastique (Bill and Ted's excellent adventure (1989)avec Keanu Reeves), puis il tourne pour Buena Vista (filliale de Walt Disney) une comédiesportive pour enfants, Les petits champions (1992), qui est un succès surprise.On le retrouve donc régulièrement chez Buena Vista pour tourner des films familiaux àgros budget, tels que Les trois mousquetaires (1993), Les 101 dalmatiens(1996)... Toutefois, ces dernières comédies ont plutôt été des bides (Mister G(1998) avec Eddie Murphy en gourou, la comédie sentimentale 7 jours et une vie(2001) avec Angelina Jolie...). Critters est par ailleurs une production de lapetite firme New Line, qui venait de tirer le gros lot en sortant le premier Freddy, Lesgriffes de la nuit (1984) de Wes Craven, série qu'elle exploitera sur sept volets(pour le moment...). New Line connaîtra encore un gros succès avec The mask(1994) de Chuck Russel, comédie au ton cartoonesque interprétée par Jim Carey ; lafirme indépendante deviendra ensuite une filière de Warner et sortira des projets plusambitieux, tels que la trilogie Le seigneur des anneaux de Peter Jackson. Lerôle de la mère de la famille Brown est incarnée par Dee Wallace-Stone, qu'on a vu àmaintes reprises dans des films fantastiques (La colline a des yeux (1977) de WesCraven, Hurlements (1980) de Joe Dante, E.T. (1982) de Spielberg, Fantômescontre fantômes (1996) de¨Peter Jackson...). A ses côtés, on reconnaît M. EmmetWalsh (Blade runner (1982) de Ridley Scott, Blood simple (1984) desfrères Coen, Bigfoot et les Henderson (1987)...), le jeune Scott Grimes (on leretrouve dans la série TV Frères d'armes), Billy Zane (Calme blanc(1989) de Philip Noyce, Titanic (1997) de James Cameron...)...
Cette invasion de méchants extra-terrestres surfait en fait sur deux genres assez à lamode au début des années 1980. D'abord, suite aux succès d'Alien (1979) deRidley Scott et surtout du triomphe de E.T. de Spielberg, les visitesextra-terrestres, bienveillants ou non, s'étaient multipliées au cinéma américain,avec une bonne santé qui renvoyait presque aux années 50 (La guerre des mondes(1953) de Byron Haskin, L'invasion des profanateurs de sépultures (1956) de DonSiegel...). On voit donc sortir The thing (1982) et Starman (1984) deJohn Carpenter, Lifeforce (1984) et L'invasion vient de Mars(1986) de Tobe Hooper, Cocoon (1985) de Ron Howard... Mais Critters s'inspireaussi assez allègrement de Gremlins (1984) de Joe Dante, produit par StevenSpielberg, dans lequel une horde de petits monstres farceurs et méchants s'en prenait àune petite ville américaine. Critters n'était pas le seul film à puiser dansce filon : citons dans le même style Ghoulies (1985) de Luca Bercovici tournépar la firme Empire ; Hobgoblins (1987) de Rick Sloane ; Munchies (1987)de Bettina Hirsch pour la firme Concorde... Bref, les compagnies spécialisés dans lespetits budgets s'en donnent à cur joie, et, avec Critters, New Line sejoint à cette belle unanimité. En tout cas, par l'ambiance résolument familiale du film(le héros est un enfant, la famille Brown est unie et aimante, l'action s'inscrit dans lecadre d'une petite ville tranquille...), Critters semble avoir bien retenu lesleçons de productions Spielberg résolument tournées vers un assez jeune public, tellesque E.T., Gremlins, mais aussi Les goonies (1985) de RichardDonner ou l'excellent Le secret de la pyramide (1985) de Barry Levinson.
A défaut d'originalité, Critters peut attirer la sympathie par sa modestie etson humour assez léger. On apprécie notamment les personnages des Critters. Petitesboules de poils munies d'une bouche démesurée remplie de multiples dents pointues, ilsévoquent un croisement incongru entre un hérisson et un piranha. Méchant, dangereux,mais aussi très turbulents, ils se laissent aller, entre deux massacres, à desrépliques amusantes (leur dialecte d'outre-espace est traduit par des sous-titres) ou àdes chahuts mémorables. D'autre part, le comportement étrange des deux chasseurs demonstres venus d'une autre galaxie va donner lieu à moults gags et quiproquos dans lapetite ville où ils atterrissent.
Tout cela est certes sympathique, mais rappelle vraiment beaucoup Gremlins, enmoins bien réussi. L'aspect des monstres (créé par les frères Chiodo, quitravailleront sur Killer Klowns (1988), Planète hurlante (1988) deChristian Dugay...) est expressif et amusant, mais laissent tout de même beaucoup àdésirer quand à leur crédibilité. L'humour, si il est bien présent, n'est pas nonplus spécialement hilarant : voir un Critter décapité à coup de dents une poupée de E.T.devait faire son effet dans les années 1980, mais de nos jours, c'est une autrepaire de manches. Les petits monstres apparaissent d'ailleurs un peu tardivement dans lerécit et le script manque tout de même d'originalité et de rythme.
Critters s'avère donc aujourd'hui plutôt décevant. Pourtant, cela ne l'a pasempêché de connaître un petit succès et d'engendrer la sortie d'un Critters 2(1988) de Mick Garris, suivi par Critters 3 (1991) de Kristine Peterson et Critters4 (1991) de Rupert Harvey.
Bibliographie consultée :