Le tournage de "Stab 3", un film inspiré par les évènements de Woodsboro, est perturbé par des meurtres apparemment liés à la mère de Sidney. Les survivants des aventures précédentes se retrouvent donc à Hollywood.
Après les énormes succès de Scream (1996) et Scream 2 (1997), Wes Craven avait enfin pu réaliser un film sans horreur ni meurtre : La musique de mon cœur (1999) dans lequel Meryl Streep (Out of Africa (1985) de Sidney Pollack...) enseignait le violon à des enfants de Harlem. Mais, la réussite commerciale n'a pas été au rendez-vous. Aussitôt après, Craven tourne Scream 3, et promet que ce sera le dernier volet de la série. On y retrouve les survivants des épisodes précédents : Sidney (Neve Campbell), Dewey (David Arquette) et Gale (Courteney Cox). Même Randy (Jamie Kennedy) (pourtant décédé dans Scream 2) fait une petite apparition. On note aussi la présence de Lance Henriksen (Aux frontières de l'aube (1987) de Kathryn Bigelow, la série TV Millenium...) et de quelques figurants de luxe (Kevin Smith (acteur et réalisateur de Dogma (1999)...), Carrie Fisher (La guerre des étoiles (1977) de George Lucas...), Roger Corman (réalisateur de La chute de la maison Usher (1960)...)...).
On a donc une enquête beaucoup plus traditionnelle, avec des meurtres plus fréquents, beaucoup plus énergiques (mais toujours aussi mous sur le gore) et bien mieux élaborés. L'action et le récit gagnent en densité et en rythme. De plus, le personnage de Sidney, interprété par l'irritante Neve Campbell, cède la vedette à Courteney Cox et David Arquette, comédiens bien plus sympathiques et compétents. On peut toutefois se demander si leur mise en avant ne provient pas d'une volonté publicitaire d'exploiter l'intérêt du public pour ce couple "à la ville comme à l'écran"...
Cette fois-ci, l'action est portée à Hollywood, et plus précisément sur un plateau de cinéma où une rue de Woodsboro a été rebâtie à l'identique (ce qui permet d'ailleurs une scène de poursuite, entre réalité quotidienne et artifices de cinéma, assez réussie). Wes Craven en profite pour dresser un portrait extrêmement sombre de Hollywood et de l'industrie du cinéma, qui rappelle un peu Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1962) de Robert Aldrich ou le néo-slasher Cut (1999) de Kimble Rendall.
Pourtant, l'ensemble du métrage laisse une impression de grande confusion et d'éléments dramatiques très embrouillés. Les personnages s'agitent beaucoup et se poursuivent à travers de vastes labyrinthes de couloirs, sans que le spectateur ne parviennent jamais à vraiment s'intéresser à leurs aventures. Encore une fois, la faiblesse de certains acteurs (ici, Neve Campbell, le tueur...) empêchent certaines scènes de fonctionner. Le final, apparemment inspiré par Le retour du jedi (1983) de Richard Marquand, est, à ce titre, tout à fait décevant.
Scream 3 souffre donc d'une histoire peu passionnante et assez confuse. De même, on regrette la réalisation et l'interprétation inégales. Néanmoins, il est moins ennuyeux et irritant que ces deux prédécesseurs, et son portrait assez sombre de l'industrie du cinéma lui donne un peu d'épaisseur.