Une troupe de jeunes comédiens est engagée par Alex De Fersen, un aristocrate vivant seul dans un château avec son petit-fils. Ils doivent interpréter "Le petit chaperon rouge" pour l'anniversaire de celui-ci...
Lionel Delplanque est un jeune réalisateur connu notamment pour son court-métrage Opus 66 (1998), bien reçu dans divers festivals. Promenons-nous dans les bois est son premier long métrage. Il a la particularité d'être un des très rares films d'horreur produits en France depuis la fin des années 80. Sorti astucieusement à l'occasion de la Fête du Cinéma, il fût d'ailleurs bien accueilli par le public. La critique fût par contre très sévère. Malgré un budget très modeste, on trouve des comédiens relativement célèbres, comme Clotilde Courau (Le poulpe (1999) de Guillaume Nicloux...), Denis Lavant (Boy meets girl (1984) et Les amants du Pont Neuf (1991) de Léos Carax...) ou François Berléand (Romance (1999) de Catherine Breillat...).
Malheureusement, la stylisation est ici assez vaine et gratuite, voire complètement ratée (les danseurs...). Le début parvient néanmoins à créer une certaine atmosphère étrange, et on peut se forcer à faire abstraction de l'interprétation médiocre pour se concentrer sur le récit. Pourtant, lorsque Michel Muller (la rubrique Fallait pas l'inviter... de l'émission Nulle part ailleurs) fait une apparition en inspecteur de police désagréable, une bouffée de bonne humeur s'empare du spectateur qui comprend qu'il va passer un bon moment! Non, on n'a pas peur en regardant Promenons nous dans les bois, mais il faut reconnaître qu'on rigole bien, hélas un peu aux dépens du réalisateur et de ses intentions premières. Les dialogues et les acteurs sont absolument consternants: les comédiens les plus inexpérimentés sont complètement falots (Maud Buquet est particulièrement mauvaise...) tandis que les grosses pointures se vautrent dans un cabotinage absolument ridicule (Denis Lavant est en très grande forme!). Les scènes de meurtre sont molles, mal filmées et mal amenées; Delplanque semble avoir du mal à y combiner le format cinémascope, son goût pour les gros plans et l'agitation qui accompagne en principe ce genre de séquence. L'intrigue inexistante se contente d'aligner violence soft et érotisme léger sans apporter une cohérence à l'ensemble. On sent bien une volonté de mettre en place de relations ambiguës entre les personnages ainsi qu'un discours sur la psychanalyse et les contes de fée: mais les personnages manquent vraiment d'épaisseur, et ces tentatives tombent rapidement à l'eau.
Grande demeure, aristocrates étranges, érotisme gratuit, horreur peu efficace, fantastique creux, interprétation et dialogues hilarant... :si il faut rapprocher Promenons-nous dans les bois d'autres œuvres francophones, le nanarologue ne peut s'empêcher de penser au médiocre Au service du diable (1971) du belge Jean Brismee, voire même au nullisime Les week-ends maléfiques du comte Zaroff (1976) de Michel Lemoine. Reconnaissons toutefois que ce film a le mérite de ne pas être trop ennuyeux et qu'on en sort de bonne humeur, tout réjoui par ce savoureux moment de ringardise. Par contre, n'espérez pas trop avoir peur, vous seriez très déçus...