Après que leur maison ait été démolie, la famille Freeling se réfugie chez la mère de Diane. Mais cette vielle dame meurt vite, et ils héritent de cette nouvelle demeure. Hélas les spectres continuent à persécuter la petite Carol Anne...
Après le succès de Poltergeist (1982), on décida de mettre en chantier une suite. Mais ni le réalisateur Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse (1974)...), ni le producteur Steven Spielberg n'acceptèrent de participer à ce projet. On retrouve néanmoins l'essentiel du casting du film précédent. On remarque l'arrivée dans la série de l'acteur Will Sampson ("Chef" dans Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975) de Milos Forman...) dans le rôle d'un sorcier peau-rouge. Pour les effets spéciaux, on a fait appel à des grosses pointures de l'époque, comme Richard Edlund aux effets optiques (les trois Guerre des étoiles, Les aventuriers de l'arche perdue (1981) de Steven Spielberg...) ou Giger (Alien (1979) de Ridley Scott...) pour dessiner les monstres.... C'était un des tout premiers films du réalisateur Brian Gibson (La jurée (1996), Still crazy (1998)...) qui n'a plus beaucoup travaillé pour le cinéma ensuite.
Pour le reste, on retrouve beaucoup d'éléments du premier Poltergeist. On suit à nouveau la vie quotidienne de cette famille américaine typiquement Spielberg-ienne (on pense alors à E.T. de Spielberg lui-même, mais aussi à des films qu'il a produit, comme Gremlins (1984) de Joe Dante ou Goonies (1985) de Richard Donner), avec les inévitables chien et pavillon de banlieue. Le début de Poltergeist II se laisse suivre comme une histoire de fantômes pas vraiment transcendante, mais néanmoins pas trop ennuyeuse. Toutefois les interventions de spectres ne sont pas très réussies: on oscille entre les réminiscences du premier Poltergeist (les jouets qui bougent tout seul...) et des séquences un peu ridicules (l'appareil dentaire hanté (!) du fils...). Pourtant, les apparitions de Julian Beck (celui du Living Theater, un des hommes de théâtre les plus important du vingtième siècle!) dans le rôle du révérend Kane sont absolument saisissantes. Sa performance sur le pas de la porte de la maison est absolument géniale. Les autres acteurs ont d'ailleurs bien du mal à faire le poids... Hélas, il décéda au cours du tournage, et on le voit peu dans le film.
La fin de Poltergeist II est un désastre. Il faut subir une avalanche d'effets spéciaux ratés (le monstre géant) ou hideux (le voyage dans l'au-delà), complètement en rupture avec le début du film. Les scènes se passant au pays des âmes sont laides et terriblement démodées. La fin sombre dans la niaiserie la plus insondable. D'autre part, le film insiste sans cesse sur l'importance de l'amour familial pour surmonter les épreuves les plus dures: si l'idée n'est pas forcément mauvaise, la manière dont elle est lourdement assénée finit par lasser le spectateur le plus indulgent.
Malgré un commencement plutôt agréable, Poltergeist II est complètement coulé par son final ridicule. Les amateurs de ghost stories pourront y piocher quelques idées intéressantes. Les autres se consoleront avec les quelques séquences où Julian Beck parvient à créer en quelques minutes un des personnages les plus étonnants du cinéma fantastique.