Mark Lewis travaille le jour comme opérateur dans un studio de cinéma. Il arrondit ses fins de mois en faisant des photos pornographiques qui circulent sous le manteau. Obsédé par le voyeurisme et la peur. il décide de réaliser le film absolu. Pour cela, il tue des femmes avec son pied de caméra, affûté comme un couteau, tout en filmant leurs visages au moment de l'agonie... Mais une rencontre avec sa voisine va bouleverser ses plans...
Michael Powell est un célèbre réalisateur anglais qui commença à travailler dans les années 1930. Durant la seconde guerre mondiale, il réalisa des films de propagande pour les alliés (49ème parallèle (1941) avec Laurence Olivier par exemple). Puis, il dirigea de nombreux films, dont certains liés à la danse ou à l'opéra (Les chaussons rouges (1948) contient une célèbre scène de ballet, Les contes d'Hoffman (1951) d'après l'opéra d'Offenbach...). Son cinéma se distingue par un goût certain pour l'insolite et par une superbe photographie. En 1960, il décide de produire lui-même Le voyeur. Mais ce film fut très mal accueilli, et il y eut du scandale autour de cette histoire jugée trop "malsaine". La carrière de Michael Powell périclita suite à ces problèmes. Mais, dans les années soixante-dix, Martin Scorsese (Taxi driver (1976)...) fait découvrir ces films aux États-Unis. Depuis, Le voyeur est considéré comme un classique. L'acteur qui joue le maniaque est l'allemand Karlheinz Boehm, qui incarna François-Joseph dans la série autrichienne des Sissi avec Romy Schneider. Au début des années soixante-dix, il participe à quelques uns des meilleurs films de Fassbinder (Effi Briest (1974), Le droit du plus fort (1975)...).
Il y a une petite baisse de rythme au milieu du film, et on note un numéro musical un peu déplacé. Mais le film est tout de même passionnant, surtout dans la description minutieuse de ce personnage de voyeur fasciné par la mort et la peur.