En 1943, des militaires allemands s'installent dans une vieille forteresse en Roumanie. Mais des soldats sont mystérieusement assassinés. Une section S.S. vient alors enquêter...
La forteresse noire (1983) est le second film de Michael Mann. Il réalisa ensuite Le sixième sens (1986), un thriller mettant en scène le serial-killer Hannibal Lecter (comme Le silence des agneaux (1991)). Ces films n'ont pas eu assez de succès, et il travaille ensuite pour la télévision (notamment pour la série Deux flics à Miami). Mais sa carrière cinématographique redémarre grâce au succès du superbe Le dernier des Mohicans (1992). Il réalise ensuite le polar Heat (1996) avec Al Pacino et Robert De Niro, qui est un succès critique et public. Son dernier film est Révélations (1999) dans lequel Al Pacino affrontait des compagnies marchandes de cigarettes. Dans le casting de La forteresse noire, on reconnaît notamment Gabriel Byrne (Usual suspects (1995)...) et Jürgen Prochnow (Le bateau (1981)...). Le monstre a été dessiné par le dessinateur de BD Enki Bilal, et la musique est composé par le groupe allemand Tangerine Dream, spécialisé dans la musique électronique planante.
Mais, assez rapidement, l'histoire s'enlise. Des personnages sans grande importance apparaissent et ralentissent l'intrigue. Le film se perd ensuite dans des considérations philosophiques floues et maladroites sur l'essence du mal. Des acteurs médiocres et des personnages ridicules (le "messie") viennent encore gâcher le film. La narration devient parfois si confuse qu'on a l'impression qu'il manque des scènes. On aussi le droit à un scène mystico-onirico-érotique particulièrement ringarde. Le final se veut un espèce d'opéra moderne, au cours duquel la musique électronique et répétitive devient vraiment agaçante. La photographie à base de projecteurs bleus, de lasers et de fumigènes fait penser à un clip des années 1980. Tout cela a beaucoup vieilli.
Bref, on a un film très original, avec des décors uniques, qui commence remarquablement bien. Mais La forteresse noire dégénère rapidement en une bouillie philosophique et prétentieuse, handicapée par une réalisation démodée. C'est dommage car il y a des acteurs talentueux et des idées singulières.