Le diable vient à New York pour prendre possession du corps de la jeune Christine York le 31 décembre 1999. Cet accouplement devrait entraîner la fin du monde. Jericho Kane, un ancien policier alcoolique est embarqué dans cette histoire...
A force de jouer avec son image, l'acteur Arnold Schwarzenegger avait fini par décevoir ses fans. Il se compromit dans des comédies et des œuvres familiales aux qualités discutables (Junior (1994) d'Ivan Reitman, La course au jouet (1996), Batman et Robin (1997)...). Conscient du danger, l'acteur d'origine autrichienne décida de tourner un film d'action de grande envergure, plus en phase avec son image de marque habituelle (Terminator (1985) de James Cameron, Predator (1987) de John McTiernan...). Pour la réalisation, il choisit Peter Hyams, vieux routier du cinéma d'action américain (Outland (1981), Presidio (1988)...), qui venait de réaliser le petit film d'horreur Relic (1997). Et cela tombait bien puisque Schwarzie voulait mélanger action et horreur pour son comeback...
Certes, La fin des temps ne manque pas de défauts. Le point le plus faible reste la présence d'un Diable tout bonnement ridicule. L'incarnation du mal absolu se contente de se livrer à des calembours de collégiens, en aspergeant une rue d'urine inflammable par exemple. Dans ce rôle, Gabriel Byrne (Usual suspects (1995)...) cabotine plus que de raison. Il manque donc à cette histoire un "méchant" convaincant. Les explications de l'imminence de la fin du monde en 1999 par Rod Steiger (Il était une fois la révolution (1971) de Sergio Leone...) valent leur pesant de n'importe quoi: la signature de la Bête est 999, et non 666, car Saint Jean a lu le nombre à l'envers dans son rêve! On regrettera encore l'interprétation médiocre de certains comédiens (Robin Tunney est inconsistante...) et la médiocrité bruyante de certaines scènes d'action (la poursuite en métro).
Autre problème: le manque d'originalité flagrant de La fin des temps. Il recycle de nombreux clichés du cinéma sataniste: c'est encore la série des Damien qui a été la plus spoliée, particulièrement avec tout ce qui entoure le personnage de Christine York (marque mystérieuse, mort des parents...). Même la musique décalque la partition de La malédiction (1976) avec ses chœurs latins. Et puis La fin des temps n'échappe pas au piège de la représentation naïve, voire stupide, de l'église catholique qui alourdit souvent ce style d'épouvante (L'exorciste (1973), L'élue (2000)...).
Pourtant il faut reconnaître que l'ensemble a un certain rythme. Certaines scènes d'action sont tout à fait consommables (l'hélicoptère...). Le film bénéficie encore d'une belle photographie et d'une ambiance de série B à gros budget plutôt sympathique. Enfin, Schwarzenegger est tout à fait attachant dans le rôle de ce flic loser et déboussolé.
Somme toute, si il est sûr que La fin des temps n'est pas le chef d'œuvre du millénaire, il n'est pas non plus aussi nul qu'on l'a dit à sa sortie. Il pourra parfaitement agrémenter une petite soirée vidéo pour un public amateur d'action musclée et d'horreur sulfureuse...