TocCyclopédie ■ Époques

Francesco Dellamorte est gardien de cimetière dans une petite ville. Il est assisté par Gnaghi, un gros garçon qui ne s'exprime que par des grognements. Récemment, des morts se sont mis à sortir de leurs tombes et Francesco se charge de les exécuter d'une balle dans la tête. Mais un jour, il s'éprend d'une jeune et belle veuve...



Michele Soavi a d'abord commencé comme acteur dans quelques séries B du cinéma italien de la fin des années 70. Puis il devint assistant réalisateur de Dario Argento sur Ténèbres (1982), Phenomena (1985) et Terreur à l'opéra (1987). Dario Argento produit alors les premiers films de Soavi. Il réalise d'abord Bloody bird (1987) un slasher latin, où un tueur portant un masque d'oiseau tue des gens dans un théâtre. Puis il tourne Sanctuaire (1988) (sorti seulement en vidéo en France) dans lequel des démons du passé envahissent une cathédrale. Il réalise enfin le génial The sect (1990) (uniquement en vidéo en France), dans lequel les membres d'une secte persécutent une jeune fille solitaire. Il réalise enfin Dellamore Dellamorte avec l'aide de la chaîne française Canal +. Malheureusement, le cinéma italien avait tellement perdu de son importance économique dans les années 80 que Soavi n'a pas pu continuer à faire du cinéma ensuite. Dans le casting on reconnaît François Hadji-Lazaro (le chanteur des groupes Les garçons bouchers et Pigalle) et Rupert Everett, récemment devenu populaire aux USA grâce à ses apparitions dans des comédies sentimentales (Le mariage de mon meilleur ami (1987) avec Julia Roberts, Le bonheur... ou presque (2000) avec Madonna...)
 

Dellamorte Dellamore commence comme une comédie fantastique. On suit la vie quotidienne de Francesco et Gnaghi, deux gardiens d'un cimetière peu orthodoxe. Il y a alors beaucoup d'humour noir (les scouts zombies...). Les effets spéciaux particulièrement réussis sont dus à Sergio Stivaletti, spécialiste italien du gore depuis ses débuts sur le Phenomena de Dario Argento. Le rythme du récit est très rapide: il se passe plus de choses dans sa première demi-heure que dans un film d'horreur américain classique en 90 minutes! Le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. 

Petit à petit, le film glisse vers une fable mélancolique sur la solitude et le désenchantement. Les deux gardiens cherchent l'amour chacun à leur façon, mais doivent se résigner face à son inconstance. Tout succombe à la mort, même les sentiments si forts qu'ils semblent être immortels. Francesco comprend alors que la frontière entre la mort et la vie est bien mince. 

Comme The sect, Dellamorte Dellamore a une histoire très particulière, plus proche du rêve que d'un scénario classique. Cela rappelle Inferno (1980) de Dario Argento ou Vampyr (1932) de Carl Theodor Dreyer. Ce film a une ambiance unique, quelque part entre la poésie, la BD et le cinéma gore des années 80. Rupert Everett et  Francois Hadji-Lazaro interprètent de façon touchante ces deux paumés séparés du reste du monde par les murs du cimetière.

Dellamorte Dellamore est émouvant et très original. Il parvient à transformer une histoire classique de zombies en une fable sur la condition absurde des hommes qui ne naissent que pour mourir. Mais le film ne sombre jamais dans un intellectualisme satisfait ou austère. Dellamorte Dellamore, comme Le syndrome de Stendhal (1996) de Dario Argento, est un des rares représentants convaincants du cinéma d'épouvante italien des années 90.
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IL SORT ENFIN EN DVD !!!
■ Lustmord 30/06/2004
Le 4 Août 2004 il arrive !!

Yahooo merci au Studio Canal je vais enfin pouvoir revoir ce qui doit être mon film culte et que je n'ai plus vu depuis que je me suis expatrié ! Joie ! Bonheur !!!
Francesco, ou le tueur de mort
■ Père Carmody 27/10/2003
Un grand film, que j'ai vu il y a longtemps, mais qui m'avait beaucoup marqué.

Le coup du tueur en série, le car de scouts, l'aide-fossoyeur tellement à part, l'isolement hallucinant, les statues qui parlent, les scènes d'érotisme sur les tombes, font de ce film un grand moment de folie... De comique, aussi, et d'émotions (fortes et moins fortes).
Ce n'est pas qu'un film d'horreur, c'est un film sur l'horreur de la vie. Et de la mort.

Pour finir, Fab m'a enlevé les mots de la bouche, mais je le redis : Gna !
Souvenir
■ LeClark 19/08/2003
Ce film m'a rappelé une BD que je lisais au lycée ... Pierre Tombal... Beaucoup trop d'analogies pour que cela soit un hazard à mon avis (Humour noir degoulinant sur le glauque où un bien dénommé Pierre tombal, fossoyeur de metier, nous fait visiter son cimetierre ainsi que ses occupants)

Gore émouvant, comédie gothique ... le moins que l'on puisse dire c'est que ce film nous change des autres productions.

A voir... puis revoir (dans cet ordre de préférence)
Unique
■ Fab 01/08/2003
Un film unique, inclassable, tantôt drôle, tantôt mélancolique. La réalisation est top, les décors sont très léchés est permettent de faire naître une vraie atmosphère. Il y a également pas mal des scènes gores excellentes (enfin il des limites, notamment quand Francesco part se faire couper les cou... :) ).

Et enfin : Gna !
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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