Des scientifiques parviennent à créer un clone de Ripley à partir de cellules de son cadavre. Ils réussissent aussi à élever des aliens. Des mercenaires apportent des corps d'hommes cryogénisés aux savants...
Jean-Pierre jeunet a commencé à faire parler de lui en 1981 en réalisant avec Marc Caro Le bunker de la dernière rafale, un moyen métrage au style visuel très affirmé. Ce n'est qu'avec Delicatessen (1991) que le tandem Carot-Jeunet parvient à réaliser un long métrage. Ce mélange insolite de fantastique, de poésie et de bande dessinée allait connaître un grand succès en France. Avec un budget supérieur, La cité des enfants perdus (1995) des mêmes duettistes acheva d'asseoir leur popularité dans les pays anglo-saxons. Jeunet accepta d'aller réaliser le dernier volet (pour l'instant...) de la série amorcée par le Alien (1979) de Ridley Scott. On y retrouve deux acteurs typiques de son univers, qui étaient réunis dans La cité des enfants perdus : Ron Perlman (La guerre du feu (1981), Au nom de la rose (1986), tout deux de Jean-Jacques Annaud...) et Dominique Pinon (Delicatessen...).
Malheureusement, Alien, la résurrection n'exploite pas suffisamment cette thématique. La plupart du métrage consiste en un film au script incertain, ponctué de scènes d'actions bruyantes et assez vaines. On regrette aussi la présence d'acteurs médiocres pour les seconds rôles ainsi qu'une musique assez fatigante. On nous ressert des éléments devenus des clichés dans la série : l'androïde, l'accouchement par le thorax,... alors que leurs présences n'apportent rien à l'intrigue. A la fin, l'accumulation de scènes de baston et le manque de rythme de ce récit inégal lasse le spectateur.
On regrette aussi que Jeunet ne se soit pas plus impliqué dans ce film. En effet cet Alien, la résurrection manque sérieusement de personnalité. Le réalisateur s'est contenté d'apporter son talent d'illustrateur sans chercher à faire bifurquer l'histoire vers une direction plus intéressante. On se doute bien qu'il n'est pas très intéressé par les gunfights basiques qui sont si fréquents ici. Il nous livre un produit décent, mais qui manque d'originalité et de rigueur.