Nord, P.L.M., Est, État... toutes les compagnies et de l'histoire...
Après la Grande Guerre, sept réseaux se partagent le trafic ferroviaire en France avec chacun leur gare parisienne : l'Alsace-Lorraine et l'Est : Gare de Strasbourg ; Nord : Gare du Nord ; État : Gare St Lazare ; P.O. et Midi : Gares d'Orsay et d'Austerlitz ; P.L.M. : Gare de Lyon.

Le Réseau d'Alsace-Lorraine
L'Allemagne, en prévision du conflit, a doté ce réseau d'un équipement irréprochable qui reste en partie en état malgré les dommages des combats. Malgré un tracé des voies plus stratégique que commercial, la compagnie est bénéficiaire.En 1919, l'Alsace-Lorraine revient à la France. La Compagnie de l'Est exploite le réseau mais les différences sont trop nombreuses (les trains circulent à droite, la signalisation est différente, les voitures comportent une 4ème classe offrant un minimum de confort) et ça ne convient pas. L'état devient le gérant de ce réseau.
La Compagnie de l'Est

Le réseau de l'Est, comme celui d'Alsace-Lorraine est très bien équipé à la veille de la guerre. Les dommages importants subits sont pris en charge par l'état, mais la qualité du service n'est plus là : il fallait un petit peu plus de 4h00 pour faire Paris-Nancy en 1914, il faut désormais 6h20 (1921). Ce n'est qu'en 1928 que les temps de trajets redeviennent "acceptables".
Les machines sont peintes en noir avec parfois un filet rouge.

Moutain 241A des Chemins de fer de l'Est
La Compagnie du Nord

Les locomotives du réseau Nord ont une livrée couleur chocolat avec liseré jaune, en référence à la casaque de l'écurie de chevaux de course Rothschild.
La Grande Guerre et ses dévastations ralentissent sérieusement les prouesses de la compagnie : en 1922 il faut un petit peu plus de 3h00 pour effectuer le trajet Paris-Lille contre 2h54 en 1914. Paris-Calais se fait en 3h35 et Paris-Boulogne en 3h00.
Le Nord assure également la traction de grands trains de luxe vers l'Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, la Scandinavie, l'Allemagne et à la Russie.
Chantilly et ses courses de chevaux attirent nombre de Parisiens qu'il faut ramener le soir après les courses. Ce n'est pas moins de 30 trains qui partent en l'espace de quelques minutes avec les soucis de quais, de circulation et de place pour les autres circulations. Les deux voies sont alors utilisées. La gare de Chantilly alignait 12 trains avec un départ dès que l'un est plein et juste le temps de préparer le suivant avant que les 11 autres ne soient remplis.
Le Nord, c'est aussi des cheminots tenant à leur image de marque : une note interne des dépôts demande aux mécaniciens de ne pas trop astiquer les pièces de cuivre pour cause d'usure trop rapide !

Le Réseau de l'État

Entre 1925 et 1930, les lignes de "petite banlieue" sont électrifiées ainsi que la ligne Paris Montparnasse-Le Mans (1500 volts continu) en 1937. Le réseau s'équipe également de voitures métalliques dont certaines destinées aux trajets Paris St Lazare-Cherbourg ou Le Havre aménagées comme des Pullmans. En 1931 ont lieu les premiers essais des Michelines, circulant entre Paris et Deauville en 2h00 au lieu de 2h30 pour les machines à vapeur. En 1933, entrent en circulation les autorails Bugatti : luxe et rapidité, l'état a redoré son blason !
L'ensemble du parc roulant est peint en rouge et crème, couleurs que garderont les autorails de la SNCF.
Le P.O. (Paris - Orléans) &
La Compagnie du Midi


Cependant, la gare ne fonctionnera qu'une trentaine d'années. En effet, les trains étaient devenus trops longs pour des quais qu'on ne pouvait pas prolonger. L'activité des lignes du sud-ouest revint donc à la gare d'Austerlitz.

En 1934, le P.O. et le Midi fusionnent.
Les machines des Chemins de Fer d'Orléans sont d'un gris-princesse très salissant.
Le P.L.M. (Paris - Lyon - Méditerranée)

Des autorails assurent des omnibus ou des trains rapides (les Bugatti surtout).
En 1935, le P.L.M. commande 2 diesels, mais seules les lignes Chambéry-St Jean de Maurienne et Chambéry-Modane sont électrifiées. La Côte d'Azur ne sera électifiée qu'avec la S.N.C.F.
La Gare de Lyon est assez récente (elle est telle que nous la connaissons aujourd'hui), la tour de l'horloge domine la rue de Lyon percée pour l'occasion par le P.L.M. En effet la ville de Paris a tenu à ce que la compagnie crée cette artère en échange de l'autorisation de construire la gare sur ce terrain. ( Scénario).
