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Horreurs de tranchées
Moriarty

le 28.05.2013
à 18:18

  
Le jeune lieutenant Terence Washburn commandait une petite escouade de solides doughsboys et il avait reçu l'ordre de déloger une poche de résistance allemande dans le village en ruine qu'on lui avait désigné au-delà de sa tranchée. Mais lors de l'assaut, lui et ses hommes furent alors pris dans un tir d'artillerie, l'enfer se déchaîna autour d'eux, Terence donna aussitôt l'ordre à son escouade de courir à l'abri tandis que de gros morceaux de terre se soulevaient sous les impacts mortels des obus et projetaient des graviers sur leurs visages. Le bruit des explosions était assourdissant et couvraient la voix du jeune lieutenant, ces hommes furent fauchés impitoyablement par le shrapnel, dispersés aux quatre vents comme des fétus de paille et retombaient dans la boue sanguinolente en hurlant de douleur, Terence se retrouva bientôt seul donnant vainement des ordres paniqués tout en courant en cherchant d'un regard hébété un abri sûr, puis il fut soulevé de terre à son tour dans un grondement de tonnerre fracassant et crut un bref instant qu'il allait mourir à son tour, avant de retomber sur le sol il perdit connaissance.

Il se réveilla plus tard, endolori mais toujours vivant, la nuit apparemment était tombée et un calme étrange était revenu sur le champs de bataille, ses oreilles bourdonnaient encore et il essaya de se relever mais une vilaine blessure à la jambe l'en empêchait et lui rappelait qu'il saignait, il se rendit compte avec désespoir qu'il était enchevêtré dans des fils barbelés, tel un insecte estropié collé à une toile d’araignée. Tout autour de lui le sol était noirci et encore fumant, difficilement il distinguait au travers des volutes de fumée ocres les cadavres mutilés de ses hommes, il semblait percevoir au loin des plaintes de quelques blessés qu'un vent glacial ramenait vers lui, il semblait entendre des «...help me !» et /ou «...mummy !» dans des échos désespérés, mais il ne pouvait rien faire, prisonnier qu'il était de ses entraves d'aciers qui lui laceraient chaque parties de son corps dés qu'il tentait un mouvement même infime. Lui aussi allait sans doute mourir bientôt, là supplicié et se vidant de son sang, il se mit à penser à sa mère et des larmes chaudes coulèrent sur son visage.

D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction.

Moriarty

le 28.05.2013
à 18:20

  
C'est alors qu'il les vit, elles se déplaçaient en sautillant, se glissant dans les ténèbres, leurs yeux mauvais et jaunes transperçaient l'obscurité et la fumée, elles se déplaçaient en cercles concentriques comme des hyènes affamées, se ruant sur les corps des soldats en pièces, mais ce n'était pas des hyènes ni des chiens, songea t-il avec effroi, car certaines d'entre elles se tenaient debout comme des hommes, c'était autre chose, des choses obscènes et contre-natures, des êtres malfaisant tout droit sortis de l'enfer, invoquées sur cette terre par la mort elle-même, leur odeur était insupportable et se mêlait au charnier de façon intolérable, elles ricanaient et piaillaient bestialement en se querellant les morceaux de choix des cadavres noircies.

Lui, le dernier de son unité, blessé dans cette tranchée boueuse, manquait à chaque instant de défaillir en assistant à cet odieux festin, mais surtout ce qu'il redoutait et l'empêchait de trouver le repos de son âme, c'est que ces choses blasphématoires ne se rapprochent trop près de lui et à son tour leur servir de festin, il tenta sans succès d'attraper son pistolet tombé à quelques mètres de lui dans la boue collante mais cette tentative désespérée ne fit qu'attirer l'attention sur lui de ces choses hideuses aux traits grotesques. Quand elles tournèrent leurs mufles grisâtres dans sa direction et firent claquer leurs mâchoires démesurées, elles s'approchèrent alors en grimaçant, reniflant bruyamment l'air vicié du champs de bataille... il regrettait de ne pas avoir été tué par les tirs d'artillerie allemande, il ferma les yeux et pria.

D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction.


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