Que croyez-vous ? Que la France est un pays d'arriérés, paumé dans le soi-disant " Vieux Monde " ? Ne soyez pas si minimalistes... Nous aussi nous avons l'eau chaude, le téléphone, et même des micro-ondes. Mais pas seulement ça...
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Que croyez-vous ? Que la France est un pays d'arriérés, paumé dans le soi-disant " Vieux Monde " ? Ne soyez pas si minimalistes... Nous aussi nous avons l'eau chaude, le téléphone, et même des micro-ondes. Mais pas seulement ça... Pensez-vous que les Américains ont le monopole du surnaturel parce qu'Elvis a été enlevé par les p'tits gris ?Tout a commencé il y a bien longtemps. Depuis le XVe/XVIe siècle, la France connaît un régime centralisé, parfois à l'outrance, après avoir connu les joyeusetés de la féodalité et des nobles pas très dociles. Les rois, révolutionnaires, empereurs, présidents qui s'ensuivront n'auront de cesse de confirmer ce principe, notamment dans le sang : guerres révolutionnaires, napoléoniennes, mondiales, etc. L'Etat français est omniprésent (administrativement, un simple bistrot est un service public !) et. omniscient !
L'Horreur n'a pas de limites, pas de frontières. L'Europe aussi a droit à son quota d'êtres à la peau squameuse venue de-quelque-part-sauf-d'ici. Maintenant, c'est à vous de jouer, aux tréfonds de la Savoie, des Ardennes ou des Landes. Et surtout, fini les excuses " attends, je savais pas qu'on n'était qu'à 30 bornes de Dallas "...
Depuis plus de 50, l'Etat français est parfaitement au courant : nous ne sommes pas seuls dans ce bas monde ! Et vu que les petites bestioles dans face n'ont pas vraiment l'air de vouloir faire ami-ami, il est hors de question de se laisser faire ! Alors armez votre famas, et branle-bas de combat !
Lorsque les Allemands ont gentiment débarqué en France, en Mai 40, ils sont loin d'être venus les mains vides... Un plein contingent de SS d'une unité très particulière (la Karotechia pour les aficionados de Delta Green) se sont rapidement livrés à de drôles d'expériences, tout d'abord à partir des plages normandes et bretonnes, histoire de régler son compte à Churchill... Malgré le secret qui entourait ses manoeuvres, les Français ne pouvaient pas ne pas voir toutes ces bizarreries : rapidement Vichy a réagi, très officieusement, en créant tout d'abord un bureau de recoupement, relié à ce qui restait du 2e Bureau. Faut dire, des convois de prisonniers qui prenaient la route de Deauville plutôt que de l'Allemagne...
Sacré constat. Des captifs disparus par milliers, des sites archéologiques réouverts ou pillés, des réquisitions de plus en plus étranges, etc. En 4 ans de surveillance, Vichy a pu rassembler d'incroyables masses de renseignements, en échange de quoi, pour amadouer les occupants, on livrait de plus en plus de victimes : juifs, résistants, intellectuels, etc. tous destinés aux camps de la mort. Pour le régime de Pétain, la vérité n'avait pas de prix, hélas.
Au moment de la Libération, pratiquement aucun document n'a disparu : les fonctionnaires du 2e Bureau refusaient de voir les fruits de leurs efforts détruits, mais surtout ils voyaient là un moyen d'être " blanchis " malgré leur collaboration. Le gouvernement provisoire de De Gaulle, puis la IVe République se montreront très indulgents, et maintiendront les agents en place, au sein du Sceptre (CEP3 phonétiquement : Commissariat à l'Etude des Phénomènes Psychiques et Paranormaux).
Rapidement, le Sceptre tombe - pour son plus grand plaisir - dans " l'oubli " : la valse incessante des gouvernements, à qui l'activité du Sceptre ne sera jamais révélé, permet de disposer d'une couverture béton : tout homme politique qui serait mis au courant risquerait de tout faire basculer pour des raisons d'ambition. Il deviendrait immédiatement l'homme à abattre !
De 1946 à 1958, l'activité du Sceptre s'accroît, du fait de son emprise progressive sur la police et l'armée - bien qu'encore faiblarde. Grâce aux guerres de décolonisation (Indochine, Algérie) et extérieures (Corée, canal de Suez), le Sceptre multiplie ses contacts et ses sources d'informations - vous imaginez un Tcho-Tcho breton vous ? Mais l'âge d'or ne va plus tarder.
Lorsque De Gaulle s'installe à l'Elysée en 1958, celui-ci est depuis longtemps au courant pour le Sceptre - après tout, son gouvernement provisoire de 1945 l'avait maintenu. L'Etat français connaît globalement un renouveau longtemps attendu : les instances politiques sont rationalisées, les forces de l'ordre sont renforcées, l'armée retrouve sa fierté. Quant au Sceptre, il obtient enfin ses entrées dans la police et l'armée, grâce au soutien présidentiel. Désormais, l'organisation est scindée en 3 groupes : les unités d'action militaire, d'action policière, et de recherche : le Sceptre moderne est né !
Au départ de De Gaulle, plus aucun Président ou gouvernement ne sera mis au courant pour le Sceptre, devenu entièrement secret, pour plus d'efficacité : seul un petit cercle d'officiers et de directeurs de services savent la vérité, et émettent les ordres utiles à leurs centaines d'agents répartis dans toute la fonction publique.
Contrairement à Delta Green, le Sceptre ne se limite pas à une stratégie " seek & destroy " : son but n'est pas que de détruire la présence extra-terrestre, mais aussi de l'étudier, voire plus si affinités. Un petit exemple : les essais nucléaires ont d'abord servi à l'étude de la résistance des Chtoniens, en Algérie, puis des Profonds, à Mururoa. Toute la recherche scientifique, civile et militaire, de l'Etat est ainsi largement imbriquée, à son insu dans ces objectifs.
Le Sceptre aujourd'hui
Les fonctionnaires sont des flemmards, non ? Des incapables qui bossent 4 heures par jour avec un salaire de rêve ? Quelle meilleure couverture pour une agence clandestine ? Le méchant pandore sur l'autoroute, le flic standardiste qui ne répond jamais, la secrétaire de la préfecture qui vous fait poiroter 2 plombes pour une carte grise. Autant de visages derrière lesquels le Sceptre travaille à son aise !Les plus gros effectifs du Sceptre se concentrent dans la police, talonnée par la gendarmerie : contrairement aux States, tout français moyen a une certaine révérence pour le porteur d'une carte tricolore, en sachant que les forces de l'ordre ne sont pas divisée en une quarantaine d'agences autonomes. Cette facilité est largement exploitée, et suffit aux tâches les plus banales de recherche/interception des phénomènes bizarres banals.
Puis vient l'armée : le Sceptre préfère la qualité à la quantité, et ne dispose que de petites unités très soudées, réparties sur la métropole, les Dom-Tom, et les pays " alliés ", notamment africains. L'agence n'a recours aux militaires qu'en dernier ressort - ces opérations sont difficilement discrètes, et il est beaucoup plus compliqué de justifier ces " sorties " auprès des officiers non affiliés au Sceptre.
Reste enfin les services scientifiques, où s'opère une subtile distinction entre les véritables agents du Sceptre et les " pigeonnés ", ceux qui travaillent inconsciemment pour l'agence à travers leur programme. L'agence se montre ici très méfiante, pour ne pas dévoiler son identité, et n'hésite pas à employer les moyens les plus divers possibles.